Survivre dans le désert : un rêve pour les Hommes des régions désertiques depuis les débuts de l’Humanité. Les déserts sont les endroits où la vie est la plus difficile du point de vue de l’environnement alentour. Il existe néanmoins des stratégies de subsistance. Cependant, le phénomène de la désertification s’accentue d’années en années. Quelles sont les techniques qu’ont développées les populations locales pour subsister au fil du temps ? Découvrez la vie dans les déserts et ses moyens de subsistance, un des neuf clusters qui sera présent à l’Expo2015 de Milan !
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Sommaire :
1/ Présentation du contexte de la vie dans les déserts
1-a/ Les déserts
1-b/ Les oasis
1-c/ La désertification
2/ Comment survivre dans le désert ?
2-a/ Agriculture dans les déserts
2-b/ Un fruit emblématique : la datte
2-c/ Un peuple emblématique du désert : les Touaregs
2-d/ Reverdir le désert : un projet ambitieux et vital
1/ Présentation du contexte de la vie dans les déserts
¼ des terres de la planète sont aujourd’hui des terres sèches. Elles abritent 1/6 de la population mondiale. La vie dans les déserts et les régions arides est difficile mais elle est possible grâce au labeur et à l’organisation de l’Homme.
L’aridité des déserts entraîne une raréfaction de la vie et une adaptation des espèces végétales et animales à ces conditions particulières. La vie pour l’Homme en zone aride est possible à condition de s’adapter. Au Niger par exemple dans le Sahara, les bergers itinérants accompagnés de leurs troupeaux, se déplacent sans cesse à la recherche de pâturages et points d’eau. Nous allons voir plus en détails ce que les Hommes ont développé pour survivre dans ces environnements extrêmes.
©Léonard Rodriguez https://500px.com/leonardrodriguez
1-a/ Les déserts
Un désert peut se définir par plusieurs critères : des précipitations rares et irrégulières, une évaporation des sols plus importante que la quantité de pluie, une rosée du matin (c’est la seule ressource en eau à la surface pour les animaux présents), un vent constant et fort, un sol pauvre et une végétation rare, une faune peu présente : insectes, petits reptiles, rongeurs, oiseaux nocturnes…
Les principaux déserts sont :
Sahara : 8 600 000 km2
Désert d’Arabie : 2 230 000 km2
Désert de Libye : 1 683 000 km2
Désert australien : 1 500 000 km2
Désert de Gobi : 1 036 000km2
Certains déserts sont chauds toute l’année (le Sahara par exemple), d’autres sont très froids en hiver (désert de Gobi, désert de Mongolie ou encore celui de Takla-Makan en Chine). Ces deux types de déserts ont de faibles précipitations à l’année (moins de 250 mm/an). Il peut arriver qu’aucune pluie ne tombe au cours de plusieurs années.
La végétation est inexistante au cœur des déserts mais elle apparaît dans les régions des bordures, sous la forme de touffes d’herbe éparses et de buissons épineux : cette zone est nommée «la steppe».
Les déserts zonaux se trouvent de part et d’autre des tropiques :
Tropique du Cancer : déserts Mojaves (Etats-Unis) et mexicains, Sahara, désert d’Iran, désert d’Arabie, désert du Thar.
Tropique du Capricorne : désert d’Atacama, désert du Kalahari, les déserts australiens.
D’autres désert existent dans le monde :
déserts américains du Grand Bassin, désert d’Argentine, déserts d’Asie centrale, déserts chilo-péruvien, désert de Basse-Californie, désert du Namib…
L’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie sont les régions les plus lourdement menacées par les zones désertiques : par exemple les 2/3 du continent africain sont des déserts ou des terres sèches, ce qui entraîne pauvreté, migrations et insécurité alimentaire pour les populations. Autre exemple de menace avec l’Asie : 1,7 milliards d’hectares sont des terres arides ou semi-arides. Enfin, ¼ de la superficie de l’Amérique latine et des Caraïbes est recouvert de zones sèches et déserts.
1-b/ Les oasis
Un oasis (en géographie) désigne une zone de végétation isolée dans un désert, qui est accompagnée d’une zone d’eau. Cette dernière peut être due à une nappe phréatique proche ou encore un lit de rivière qui s’est étendu jusqu’au désert. Certains oasis ont été fabriqués ou développés pour permettre la création d’oasis de relais sur les routes commerciales.
La création d’un oasis peut se faire au cours du temps par l’introduction d’un système de gestion de la source d’eau en incluant toujours une dimension humaine à l’opération. En effet, une présence humaine est vitale pour l’entretien de l’oasis artificiel.
Les oasis couvrent environ 30 % des terres émergées de la grande zone aride qui part de l’Afrique à l’Asie et du Sahara à la Mongolie. Ils abritent 150 millions de personnes.
1-c/ La désertification
La désertification a principalement deux causes : c’est un phénomène naturel, mais elle peut être aussi causée par l’Homme. C’est une «aridification» d’une zone due à la dégradation des terres. Lorsqu’elle débute et si rien n’est fait, elle devient une catastrophe naturelle conséquente. Ce phénomène s’amplifie par le réchauffement climatique lorsqu’il est initié. Il s’aggrave aussi à cause de l’Homme : le tourisme, le surpâturage (par exemple au Sahel), l’industrialisation, mais aussi une irrigation mal adaptée qui entraîne la salinisation des sols ou encore le déboisement…
Il ne faut pas confondre désertification et sécheresse : cette dernière se définit de manière temporelle car c’est une période longue où les précipitations sont rares.
La mauvaise gestion d’une terre peut être catastrophique : près de 27 milliards de mètres carré sont perdus chaque année dans le monde.
Au niveau des sols fertiles, ce sont près de 24 000 milliards de kilos qui disparaissent chaque année. Une estimation : 1/3 des terres émergées du globe (4 milliards d’hectares) est menacé par la désertification, soit 250 millions d’êtres humains menacés directement.
La désertification menace potentiellement 110 pays dans le monde. En Chine, le désert progresse de 2000 km par an, ce qui concerne des centaines de millions de personnes à plus ou moins long terme.
2/ Comment survivre dans le désert ?
2-a/ Agriculture dans les déserts
Depuis la préhistoire, l’Humanité a parcouru ou s’est installée dans les déserts arides. Elle a su trouver des techniques au fil du temps pour pouvoir subsister dans certains cas.
Les cultures dans les zones arides ont pu aboutir grâce notamment à l’irrigation qui est un apport d’eau fait par l’Homme pour compenser les faibles précipitations sur une région.
L’agriculture est donc possible. La culture vivrière de céréales (sorgho, mil, maïs) cohabite à côté de la culture de rente (pour avoir des revenus) comme celle du coton. L’élevage constitue souvent la première ressource alimentaire.
L’Arboriculture fruitière est présente dans les régions sahariennes et pré-sahariennes. Elles représentent une ressource agricole très importante. Les arbres fruits sont : l’olivier, l’amandier, le noyer, le pommier, le poirier, le grenadier, le figuier, la vigne, l’abricotier, le cognassier, le pêcher ainsi que le prunier.
Cette agriculture est divisée en deux secteurs : l’arboriculture traditionnelle pour l’auto-consommation (avec les figuiers, pêchers, grenadiers, vignes, cognassiers, pruniers, poiriers, palmiers, oliviers, pommiers, amandiers…) et l’arboriculture commerciale (amandiers, abricotiers…). L’arboriculture avec ses plantations d’arbres fruitiers, apporte à elle seule environ 40 % de la valeur ajoutée de l’ensemble de la production végétale. Les fruits sont donc importants économiquement dans ces zones difficiles, en plus de leurs qualités nutritionnelles.
2-b/ Un fruit emblématique : la datte
La datte est un fruit comestible et vient du palmier-dattier.
C’est un fruit charnu qui mesure souvent entre 4 et 6 cm de long et qui dispose d’un noyau allongé.
C’est un fruit très énergétique et qui contient beaucoup d’eau : la datte fraîche contient 70 % d’eau. Le mot datte vient du grec «dactulos» (qui signifie «doigt») en référence à sa forme.
Chaque seconde sont produits 117 kilos de dattes à travers le monde (environ 5 millions de tonnes par an).
70 % de la production mondiale se situe dans les pays arabes.
La datte est produite dans plus de 130 pays : Egypte, Iran, Arabie Saoudite, Emirats Arabes, Irak, Pakistan et Algérie.
90 % de la production de datte est généralement consommée dans son pays d’origine.
L’Europe est approvisionnée par les pays d’Afrique du Nord principalement :Tunisie et Algérie.
La Tunisie est le premier exportateur de datte en valeur. Le premier pays importateur en valeur est la France.
41 % des dattes produites en 2005 à travers le monde venaient du bassin Méditerranéen ( 2 074 000 tonnes).
L’Iran produit 20 % de la production au niveau mondial, l’Arabie Saoudite 19 %, l’Algérie elle, 10 %.
En 2003, 6,7 millions de tonnes de dattes ont été produites dans le monde.
Les dattes sont les fruits les plus consommés dans les régions arides (au 5ème rang) après les agrumes, les mangues, les bananes et les ananas.
2-c/ Un peuple emblématique du désert : les Touaregs
Les Touaregs sont des habitants du Sahara (Algérie, Libye, Niger, Mali et Burkina Faso). Peuple nomade, leur sédentarisation s’accélère depuis le XXème siècle.
De nombreux Touaregs ont abandonné la vie itinérante pour s’installer dans les grandes villes bordant le Sahara : Tamanrasset (Algérie), Agadez (Niger) ou les capitales des pays sahéliens (Bamako, Niamey).
Ils se nourrissent principalement de : la Taguella (pain cuit sous la cendre), de la viande de mouton, du lait de chèvre (mais également de chamelle ou encore de brebis)… aliments qui accompagnent le thé.
Lorsque leurs troupeaux sont décimés par la sécheresse, beaucoup de Touareg rejoignent les villes. Ils y travaillent comme artisans du cuir, guides du désert ou encore forgerons.
S’ils boivent du thé chaud, c’est en fait pour se refroidir et mieux supporter les conditions extrêmes. Ce thé à la menthe est très sucré et entraîne une limitation des pertes urinaires ; le sucre lui, constitue de l’énergie pour le corps et la menthe quant à elle, ralentit la fréquence du cœur et l’activité du système nerveux central.
2-d/ Reverdir le désert : un projet ambitieux et vital
Des techniques ont été découvertes pour reverdir certaines zones arides.
Les méthodes pour lutter contre la désertification sont :
les diguettes et cordons pierreux (qui permettent d’augmenter l’humidité dans les sols),
les bandes herbeuses et les boisements,
le zaï : trous formés dans le sol où sont repiqués des plants. L’eau s’y infiltre et les Hommes déversent du composte à l’intérieur qui va attirer les termites. Ces-dernières aéreront par la suite le sol,
la fixation des dunes,
l’agroforesterie : technique où la plantation d’arbres se fait à proximité de cultures de plantes…
D’autres techniques existent : le Qanat (pratiqué en Asie) et la foggara (en Afrique) sont deux systèmes d’irrigation situés sous le sol, permettant de recueillir les eaux d’infiltration. Un autre système de récupération de l’eau est la Noria, qui permet de capter l’eau de fleuves dans les milieux désertiques (Tigre, Euphrate, Nil).
©Saperaud http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Foggara_01.jpg?uselang=fr
Les arbres jouent un rôle important car ils apportent de l’ombre, contribuent à la fertilisation des sols, offrent de l’alimentation pour le bétail, sont utiles pour la pharmacopée et peuvent offrir des ressources qui peuvent être commercialisables (karité, gomme arabique…).
Au Niger un projet nommé «Keita», a été réalisé afin de lutter contre la désertification : une zone a été corrigée physiquement grâce à des techniques de maintien de l’humidité (réservoirs d’eau, pâturages, fumure minérale et organique…) et grâce au semi direct sous une couverture végétale qui a stoppé l’érosion des sols et a stabilisé le rendement agricole en fixant le carbone dans les sols.
Cet exemple donne de l’espoir : peut-être que l’idée de survie pour subsister sera bientôt qu’un simple souvenir dans certaines régions, pour laisser place à la vie tout simplement.
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