C’est au travers de 4 villes que nous allons découvrir l’histoire de cet architecte atypique à qui notre nouvelle collection Petitot rend hommage.
Lyon
Lyon, la ville natale de cet artiste dans laquelle il vit le jour en 1727. Son père l’avait destiné à être ecclésiastique. Ancien élève jésuite de Lyon, la légende raconte que pour manifester son aversion pour cette carrière, il écrivit un poème satirique sur les enseignants de son établissement, ce qui lui valut d’être renvoyé. Son père furieux, le punit en le privant de sortie. Petitot plonge alors dans les documents de son père, architecte de profession, il les étudie avec intérêt et s’en inspire pour réaliser des dessins sur les murs de sa chambre. Le célèbre architecte Jacques-Germain Soufflot, qui compte parmi ses plus célèbres réalisation le Panthéon, en visite sur Lyon pour la réalisation de l’Hôtel Dieu, découvrit les dessins d’Ennemond Alexandre Petitot lors d’une visite chez son confrère et voulu aussitôt prendre ce jeune homme prometteur, au sens artistique déjà affirmé, sous son aile.
Paris
Ennemond Alexandre Petitot devient l’élève de Soufflot et entra à l’Académie Royale d’Architecture de Paris. 2ème ville importante dans l’histoire de Petitot. Paris est la ville de son éducation architecturale, il y vécut jusqu’en 1745, date à laquelle il partit pour Rome après avoir remporté le premier Prix de l’Architecture sur le sujet : un phare.
Rome
Admis, comme tous les lauréats du grand Prix, à l’Académie française de Rome, 3ème ville étape pour Petitot. Il y demeure quatre années au palais Mancini. Il y rencontre alors Gionanni-Battista Piranesi, dit Le Piranèse, célèbre graveur et architecte vénitien, installé en face du Palais Mancini. Le Piranèse exerce une grande influence sur cette génération d’architectes, peintres, sculpteurs et graveur français de l’époque.
Parme
Enfin, Parme où il s’installa en 1753, il fut nommé 1er architecte de la cour et professeur à l’Académie de Parme. Il sera missionné par Guillaume du Tillot, alors 1er ministre de la rénovation de nombreux monuments de la ville tel que le Palazzo Ducale de Colorno, le Palais de Parme.
Son activité est intense et volcanique, il réalisera le Théâtre de la Cour, la façade de l’Eglise San Pietro, la bibliothèque Palatina, le Casino del Caffé, le Palazzo di Governator, etc… Artiste aux multiples talents, il s’occupera également de l’aménagement urbain et de l’organisation des festivités et du décor du mariage du Duc Ferdinand avec Marie-Amélie de Habsbourg- Lorraine.
Lors de la disparition de Guillaume du Tillot, de la scène politique, Petitot est écarté de la cour, il continue cependant à participer à ses activités à l’académie. C’est en 1801 que Petitot mourra dans sa maison de campagne de Marore à Parme, avant même d’avoir pu apprécier le triomphe du « neo-classisme » dont il avait été un avant-gardiste.
Petitot domine l’histoire artistique de Parme pendant la seconde moitié du XVIIIe, véritable chapitre de l’histoire de l’art français dans cette ville.